A l’heure où l’ISIE vient d’annoncer les résultats préliminaires des premières élections postrévolutionnaires, on est en droit de s’interroger sur le bien-fondé de la candidature de figures sportives du pays (entraîneurs ou joueurs actuels et anciens dirigeants et joueurs) dont le joueur de la JSK et ex-sociétaire de l’ESZ, Yassine BOUCHAALA, à l’Assemblée nationale constituante. De même, il est de notre devoir de chercher les raisons de leur fiasco électoral auxdites élections et de tirer les premiers enseignements de leur mésaventure.
Nul n’ignore que le sport ne rime pas souvent avec la politique. Cette dernière a ses propres dominantes, orientations et visées et exige l’apport et le sacrifice de militants entièrement voués à leur cause. Alors que pour le sport, tout le monde cour derrière les trophées, les exploits et les performances. Certes, il y a eu d’anciennes vedettes et d’anciens champions reconvertis, à l’issue de leur brillant parcours sportif, à une carrière politique exaltante, à l’instar du roi Pelé (ministre des sports au Brésil) Naoual ELMOUTAWAKAL (ministre des sports au Maroc) et Meryem MIZOUNI (actuel secrétaire d’Etat à la jeunesse et aux sports en Tunisie). Mais, l’exception ne fait pas la règle.
Apparemment, nos candidats sportifs ont été tentés, dans l’euphorie de la sacro-sainte révolution, par un siège à la Constituante, synonyme de réussite extra-sportive et de coup d’éclat médiatique. Mais, ont-ils les moyens logistiques, humains et financiers pour mener une campagne électorale et obtenir gain de cause ? Ont-ils l’aura sociopolitique et le charisme nécessaire pour gagner la confiance (et les voix) des électeurs aux convictions et aux tendances multiples ? La réponse tombe sous le sens puisque, mis à part un ancien dirigeant sfaxien de grande réputation, tous les postulants sportifs ont été voués à l’échec. Issue logique d’un combat déséquilibré où tous les antagonistes, n’étaient pas à armes égales. Est-ce pour autant un coup d’épée dans l’eau ? Assurément, non.
Maintenant que les dés sont jetés, les candidats en question doivent surmonter leur échec électoral, se remettre à l’ouvrage et penser carrément au domaine qu’ils affectionnent le mieux, le sport. C’est important pour leur propre image de marque, pour le rayonnement du sport et pour l’épanouissement de nos jeunes. C’est tout de même, un beau challenge en perspective.
Habib MRABET