Accor a perdu 25 millions d'euros en Tunisie
Le groupe, qui était présent sur le site touristique de Djerba, n'opère plus aucun hôtel depuis mars 2010, même si la décision de quitter la Tunisie a été prise avant.
Le groupe Accor "a perdu 25 millions d'euros en Tunisie" avant de quitter ce pays "il y a deux ans", a affirmé lundi 31 janvier à la presse Gérard Pélisson, cofondateur du groupe hôtelier, en marge de l'inauguration d'un hôtel au Maroc. Selon lui, le groupe qui a géré jusqu'à "sept ou huit hôtels", a "été lésé" par son partenaire, composé d'"institutions financières tunisiennes".
"Il est important que dans un partenariat, les deux partenaires y trouvent leur compte. Là, ce n'était pas le cas", a-t-il dit, ajoutant ne pas savoir "qui était derrière" ces institutions financières.
Le groupe, qui était présent sur le site touristique de Djerba, n'opère plus aucun hôtel depuis mars 2010, même si la décision de quitter la Tunisie a été prise avant. Il devrait de nouveau exploiter deux hôtels à Tunis à partir du mois de juin, un Novotel et un Ibis, via un nouveau partenariat.
Accor a quitté un site d'hôtellerie touristique et revient sur un site d'hôtellerie d'affaires, son coeur de métier, a simplement commenté Yann Caillère, directeur général d'Accor, sans vouloir ni infirmer ni confirmer les propos de Gérard Pélisson.
Contrat de management
A 78 ans, le fondateur d'Accor avec Paul Dubrule, mais qui n'a aujourd'hui plus de fonctions exécutives, reste présent dans les pourparlers entre Accor et les pays d'Afrique du Nord, comme en témoigne sa présence lundi à Tanger pour l'inauguration du 900e hôtel sous cette enseigne dans le monde.
"Ce qui se passe actuellement en Tunisie est très bien", dit-il, jugeant positivement le départ de Ben Ali, "un président fatigué, sous influence".
Cette fois Accor a signé un contrat de management, c'est-à-dire sans "engagement capitalistique", insiste-t-on chez Accor. L'investissement est porté par une société tunisienne, STI (Société Tanit International), une filiale de BIAT (Banque d'investissement arabe de Tunisie).
La situation actuelle "pourrait retarder" l'ouverture des deux établissements mais "quoi qu'il en soit, nous ouvrirons", assurait récemment à l'AFP Charly Langlais, directeur d'Accor pour l'Europe, l'Afrique et le Moyen Orient. Un projet d'école de formation, Accor Academy, est aussi dans l'attente d'une situation plus claire.
(Challenges.fr)