- le_pecheur a écrit:
Je ne dis pas qu'on doit suivre le systéme Finlandais mais au moins l'étudier,
Assalamou alaykom,
Le sujet du système éducatif finlandais me tenait à cœur depuis un certain temps mais je n'ai pas pu participer auparavant car j'étais trop "pris" pas un autre sujet de discussion avec Tatta
.
En fait, j'ai suivi les conseils de notre ami "Le pêcheur" et j'ai essayé de collecter certaines informations. D'abord, j'ai été frappé par l'efficacité de ce système mais la question qui reste à poser "Peut-on l'appliquer un jour à notre système?". Je crois que la réponse est, malheureusement, non. Néanmoins, je pense que certains points de ce projet finlandais peuvent être "greffés" dans le contexte tunisien. Voilà ce que j'ai trouvé
- L'enseignement est obligatoire pour les jeunes appartenant à la tranche d'âge 6-15 ans. Pour cette catégorie, aucun renvoi d'élèves, de l'école ou du lycée, n'est toléré. Pour les éléments en "difficulté" un suivi particulier leur est assuré pour qu'ils puissent surmonter les problèmes auxquels ils pourront faire face. Je crois qu'on peut appliquer ce point chez nous de façon à éviter d'être trop sélectifs et de donner à nos jeunes le maximum de chances pour qu'ils puissent aller le plus loin possible dans leurs études.
L'objectif est d'assurer une chance égale à tout le monde.- Une fois que la première phase est terminée, un premier processus de sélection assez sévère est mis en place. Ceux qui feront leurs preuves peuvent rejoindre ce qu'ils appellent, en Finlande,
"L'école secondaire supérieure" destinée aux éléments les plus brillants. Les autres vont être orientées vers "l'école professionnelle". Malheureusement, nous avons laissé tombé cette politique en Tunisie en marginalisant "la formation professionnelle" et en permettant à presque tout le monde à atteindre le Bac.
- Pour l'enseignement supérieur, il y a 2 types d'institutions. Les universités pour faire de la recherche scientifique.
Ces dernières abritent "la crème de la crème" et délivrent des diplômes très prestigieux. Puis il y a ce qu'on appelle "les écoles polytechniques" qui s'intéressent plutôt aux aspects pratiques (par exemple, un médecin devra être diplômé d'une université alors qu'un infirmier sera diplômé d'une école polytechnique). Pour ce point aussi, il y a trop de gâchis en Tunisie. Presque tout le monde a son Bac et ils vont automatiquement être affectés dans les universités ce qui engendre une "banalisation" des diplômes universitaires et une "sous-estimation" des études supérieures qui sont, presque partout dans le monde, des études "élitistes" sauf chez nous en Tunisie.
- Dans une école primaire finlandaise,
il y a en moyenne 16 élèves par classe (ma tdou5ouch). Pour ce qui est de l'école secondaire, ce nombre est ramené à 14. Comparez ce chiffre avec ce qu'endurent nos enseignants et nos élèves dans des classes tellement surpeuplées qu'on dirait la bande de Gaza
. Les repas de midi sont gratuits.
La journée commence à 8H et finit à 13H. L'après midi est consacrée aux activités sportives, artistiques et à la découverte de la nature (Chay yghazel). Étrangement, les élèves finlandais sont classés premier au monde en mathématiques, sciences et maîtrise de la lecture.
- Dans une école primaire finlandaise,
tout élève qui fait un déplacement de plus de 5km se verra rembourser les frais de transport (ma tdou5ouch mara o5ra). Pour ce qui est de l'enseignement supérieur, c'est totalement gratuit et vous pourrez même avoir une bourse, ininterrompue, lorsque vous faites partie des étudiants les plus brillants. L'objectif est encore une fois de limiter les inégalités sociales.
- En Finlande, toutes les réformes de l'éducation diffèrent d'une région à une autre et tiennent compte des spécificités de chaque région. Par exemple, si on pouvait imaginer que cette politique est applicable chez nous, les horaires vont différer selon que l'on est à Tunis, Kairouan ou Sfax. L'utilisation des budgets diffère également d'une région à une autre...
Pour qu'on puisse appliquer une telle politique en Tunisie, il faut
- allouer beaucoup plus d'argent à l'éducation nationale surtout pour l'enseignement de base. Plus d'enseignants, plus de salles, moins d'élèves par salles, internet et connexion wifi pour toutes les écoles, un PC portable pour chaque classe...
- appliquer une sélection "très sévère" au passage de l'élève à la 1ère année secondaire (4ème année pour les nostalgiques)et surtout au baccalauréat.
- Redorer le blason de la "formation professionnelle" comme une alternative sérieuse, crédible et surtout "rentable" pour ceux qui vont échouer au passage à la 1ère année de l'enseignement secondaire.
- Limiter le nombre de places disponibles à l'enseignement supérieur. D'ailleurs, le gouvernement finlandais, en concertation avec les syndicats et les associations estudiantines, et suite à une hausse relative du taux de chômage parmi les diplômés du supérieur depuis la fin des années 90, a décidé de réduire de 10% le nombre de places aux universités pour l'année 2007 comme une première étape.