JSK
La grande braderie !
Former et vendre c’est bien. Mais faut-il encore en profiter. Apparemment, ce n’est pas le cas des Aghlabides
Tout le monde sait que la JSK est parmi les rares clubs à disposer d’une académie de football et à pourvoir les clubs de la Ligue I de joueurs de talent.
Mais ce que l’on sait moins, c’est que les joueurs sont bradés par des présidents trop pressés de céder leurs joueurs et maîtrisant mal les taux et les ficelles du marché.
La preuve : l’argent gagné jusque-là n’a jamais servi à bâtir une équipe aghlabide solide et compétitive.
L’exode des joueurs kairouanais a commencé au début des années 1990 avec le départ de Khaled Badra et Lotfi Rafraf à destination de l’EST. Le premier fut cédé sans contre-partie, ou presque (une dotation revalorisée par le président d’honneur de la JSK, M. Aziz Miled, en guise de consolation), alors que le second était libre. Puis il y a eu le départ inopiné de deux cadets, Hamdi Kasraoui et Ahmed Hlali, toujours vers l’EST et sans aucun sou, sous couvert du changement de résidence. Ensuite, vint le tour de Ameur Derbal, échangé contre quatre joueurs «sang et or», et celui des frères Maher et Imed Denden, cédés à l’ESZ, pour 50.000 dinars. La première véritable transaction aura lieu avec le double départ de Lotfi Sellami, à destination de l’ESS pour 300.000 D, et de Lassaâd Ouertani, à destination du ST, pour 240.000 D. Même Mourad Okbi puis Fethi Chehaïbi (surnommé Bargou) endosseront en fin de carrière le maillot étoilé.
A partir de 2003, on assistera à une autre vague de départs. A commencer par Bessam Ben Nasr vers l’ESS, pour 185.000 D, Hamza Sellami qui a rejoint les rangs du CSS, pour 135.000 D et Azmi Saânouni, cédé au CAB, pour seulement 35.000D.
Plus récemment, Zouheïr Dhaouadi sera cédé au CA pour la bagatelle de 220.000 D, alors qu’Amine Chermiti sera transféré à l’ESS contre la modique somme de 180.000D , libellés en dix-huit échéances (?!) Enfin, Nader Ghabi ira au CSS pour 40.000 D seulement (somme non acquittée jusqu’à présent) et Helmi Hmam qui a débarqué au CA pour 85.000 D.
Un pactole, dites-vous ?
Au fait, les sommes de ces transferts n’auront servi qu’à gérer le quotidien d’un club beaucoup plus soucieux de renflouer ses caisses que de bâtir une véritable équipe compétitive et capable de retourner et de se maintenir parmi l’élite. Pour se justifier, les présidents qui se sont succédé à la tête du club diront que tant que la JSK n’aura pas de ressources propres et que les bailleurs de fonds potentiels resteront aux abonnés absents, elle puisera encore et toujours dans le cru et sera contrainte de se séparer de ses joueurs.
Par ailleurs, si le transfert à l’étranger de Chermiti était confirmé, il apporterait un pactole à la JSK de l’ordre de 15% du montant. Bref, la panacée tant attendue: une manne d’argent et métamorphoser l’équipe, n’est pas pour demain.
Pour l’anecdote, voici la formation de rêve de la JSK :
H. Kasraoui (EST), A. Helali (CSS), H. Hmam (CA), L. Sellami (SG), K. Badra (EST), L. Ouertani (CA), B. Ben Nasr (ESS), N. Ghabi (CSS), H. Sellami (CSS), A. Chermiti (ESS) et Z. Dhaouadi (CA).
Habib MRABET
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