Chers internautes,
Dans cette rubrique, comme dans d'autres peut-être, il a été évoqué des questionnements sur 'ONG', la vie associative à Kairouan, "5OO associations"... et "500 chauffeurs"..., ainsi que sur l'APNEK. Je me permets, sur ces lignes, de faire une petite contribution (un peu longue) sur la base d'une expérience assez fournie quand même en la matière.
ONG: organisation non-gouvernementale (association, union, ligue, organisation, syndicat...); c'est à dire indépendante (juridiquement) de la structure du gouvernement (mais elle peut lui être proche, neutre ou opposée; c'est son plein droit). Les ONG, associations et assimilés, c'est le volontariat ou le bénévolat institutionnalisé. Et il a existé depuis des temps reculés.
A Kairouan, comme ailleurs, le volontariat a toujours animé les coeurs et les esprits, et de purement caritatives à sous-bassement religieux jusqu'à l'aube de l'Indépendance de la Tunisie, elles sont devenues 'modernes', c'est à dire épousant l'air du temps.
En fait, c'est avec la Jeune Chambre Economique que Kairouan (comme le reste de la Tunisie) est entréé à l'ère de la société civile moderne. Et c'est (a mon sens) avec son association d'environnement (l'APNEK) qu'elle a creusé dans cette direction. Car, le mouvement écologique dans le monde doit son existence et son épanouissement à la prolifération des associations qui défendent l'environnement et le cadre de vie. Et la société civile se trouve, du coup, imprégnée par la touche environnementale...
Quant à l'APNEK, elle a été officiellement fondée en 1984 et a fait son bonhomme de chemin en contribuant, autant que faire se peut, à la protection de l'environnement et au développement durable dans les esprits et sur terrain. De succès en succès, ce ne sont ni les envies ni les convoitises qui lui ont posé problème. Mais, chaque fois, les pêcheurs en eau trouble en ont eu pour leurs frais, et c'est l'APNEK qui se trouve davantage confortée dans sa sérénité et bonne volonté. Grâce à un crédit et une hônneteté établis, et à la raison et au cran qui ont toujours prévalu. Car les basses manoeuvres et les coups-bas lui ont toujours permis du recul stratégique nécessaire pour faire des amendements stratégiques quant aux choix et à la façon de faire.
Enfin, pour ce qui est de la 'passation' du pouvoir, celà a en fait longtemps problème au sein de cette association car personne (ces quelques dernières années) n'a voulu prendre la relève (pour la simple raison qu'un minimum d'expertises semble être requis et beaucoup de temps (bénévole) est nécessaire pour que l'association contiune de plus belle.
Bref, il n'y a pas de succès sans envies; et "l'envie" est une constante à prendre en ligne de compte dans toute oeuvre (socio-culturelle, économique ou autre) chez nous à Kairouan, mais ailleur aussi.
Autre chose: Une association doit mobiliser des fonds pour couvrir les frais de son évolution. Autrement, c'est la mort. Et les 500 associations n'ont pas toutes les moyens qu'on croit: la plupart sont sans-le-sous et une association qui possède un véhicule et un chauffeur est une rareté. Une vraie association, c'est un espace de militantisme, de dévouement pour les autres.
Sincèrement,
Ameur JERIDI.