الجلسة العامة لجمعية 7 نوفمبر

الجلسة العامة لجمعية 7 نوفمبر للتنمية بالقيروان

متابعة عادل النقاطي

L’Association 7 novembre pour le développement déclarée d’intérêt général a tenu son AG le 29 0ctobre 2010 avec un léger petit retard. Qu’à cela ne tienne d’autres ne l’ont jamais fait depuis des années !

Et c’est pour cette raison que je salue ses dirigeants d’abord pour la régularité des AG ensuite pour la transparence des comptes avancés authentifiés et certifiés conformes par un commissaire aux comptes de métier.

A travers le rapport moral présenté force est de constater que les activités de l’association sont vraiment nombreuses et débordantes. L’année 2009 a été très riche, tant en terme d’évènements qu’en terme de projets mis en place au gouvernorat de Kairouan.

Ensuite le rapport financier relève de ma part quelques petites notes, commentaires et suggestions :

La cadence de fonds rotatifs octroyés par la BTS voisine annuellement le 1 million de dinars profitant à un millier de personnes ce qui donne une moyenne pondérée de 1.028 D. C’est trop peu avec mille dinars en poche les pauvres gens ne peuvent pas s’en sortir et faire grand-chose avec. Il faut penser à augmenter le plafond à 5 mille dinars comme décidé par le chef de l’état.

Les micro-crédits sont accordés essentiellement pour financer des projets favorisant une amélioration du cadre de vie ou une meilleure insertion sociale ou professionnelle.

En observant la répartition des fonds par branche d’activités il convient de signaler que :
- l’Agriculture accapare la part du lion avec 35% des micro-crédits répartis sur 309 bénéficiaires ce qui donne 1.132 D par personne.
Viennent ensuite dans l’ordre décroissant
- Le commerce 21% des micro-crédits répartis sur 171 bénéficiaires soit 1.219 D par personne
- Les petits métiers 20% des micro-crédits répartis sur 165 bénéficiaires soit 1.225 D par personne
- L’amélioration des conditions de vie 17% des micro-crédits répartis sur 261 bénéficiaires soit 642 D par personne
- Les services 4% des micro-crédits répartis sur 30 bénéficiares soit 1.537 D par personne
- L’artisanat 3% des micro-crédits répartis sur 37 bénéficiaires soit 700 D par personne

On remarque d’abord la portion congrue octroyée au secteur des services 4% (trop faible) censé englober les NTIC ainsi que celui de l’artisanat qui connaît présentement des problèmes structurels de fabrication et d’écoulement. Le moment n’est pas opportun d’en parler.

Il faut savoir ensuite qu’en matière de micro-projets financés justement par la BTS, on remarque que le secteur des services a accaparé en 2009 la première place avec 51.080 projets (43%) suivi par le secteur des petits métiers 45.223 projets (38%), l'agriculture 17.426 projets (15%) et enfin l'artisanat 5.780 projets (près de 5%). Qu’en Tunisie les services occupent la première dans la structure du PIB (60,4%) ensuite l’industrie (29,3%) et l’agriculture (10,3%).

Au niveau du classement par gouvernorat, on remarque que Gafsa a mobilisé le plus grand nombre de micro-crédits avec 37.873 depuis la création de la banque jusqu'au 31 décembre 2009.Le gouvernorat de Kasserine aurait accaparé 32.984 micro-crédits, suivent les gouvernorats de Sidi Bouzid avec 32.469 crédits, de Kairouan avec 31.140 crédits, et de Siliana avec 30.501 crédits.

En résumé, je pense qu’il faut suivre la tendance et les orientations de notre gouvernement en favorisant en premier lieu les services par des actions de vulgarisation et de formation à l’intention des diplômés du supérieur. La prochaine journée «porte ouverte» programmée pour le jeudi 04 novembre 2010 par le Centre d’affaires de Kairouan en sera une occasion propice pour rectifier le tir.

Le compte d’exploitation présente des recettes et des dépenses cohérentes puisque l’association n’a pas de but lucratif excepté les produits financiers (81.957,459) qui sont totalement bouffés par les charges du personnel (85.925,560). La aussi, Je pense qu’il ne faut pas s’évertuer à gérer un équilibre précaire qui peut céder à tout moment notamment avec des facteurs impondérables comme par exemple le taux de recouvrement dont on n’a pas d’idée. Par contre, je sais qu’à la BTS le taux global de recouvrement depuis la création de la banque s'élève à 66% pour tous les micro-projets financés. Ce taux s'améliore d'une année sur l'autre et la banque projette de dépasser le taux global de 75% à la fin de 2012.

Outre la signalisation de conventions réglementées la mission du commissaire aux comptes doit être étendue à la prévention des difficultés (procédure dite "d'alerte"). Et c’est ce qu’il a fait en bon professionnel dans son rapport spécial en signalant l’ importance de l’encours des micro-crédits qui est de l’ordre de 2.841.985 D au 31 décembre 2009 renfermant un certain nombre de micro-crédits remontant à plusieurs exercices antérieurs et dont le recouvrement est incertain.

L’association qui devient une petite institution financière devrait accorder l’attention nécessaire au point soulevé par le commissaire aux comptes. Les créances devraient être classées suivant les règles prudentielles en 3 catégories : les créances recouvrables, les créances difficilement recouvrables et finalement les créances irrécouvrables qu’il convient de céder à temps à des sociétés de recouvrement.

Les risques de dérive du système existent. Actuellement le micro-crédit fonctionne sans véritables règles prudentielles sans centrale de risques pour identifier les crédits croisés ou les mauvais payeurs et sans système d’information permettant la détection à temps des défauts de paiement à l’échéance et sans provisions qu’il faut peut être négocier avec la BTS. Globalement, les créances à 30 jours devraient être provisionnées à 25%, celles de plus de 30 jours à 50%, celles de plus de 90 jours à 75% et celles allant au-delà de 180 jours à 100%

La professionnalisation du secteur des micro-crédits est incontournable

Assalamou alaykom,

Ce que j'adore dans les articles de notre ami Si Mohamed est la présence de données claires qui peuvent se prêter à l'analyse et la discussion. L'analyse qu'il a faite à propos de l'association 7 novembre est très intéressante. En l’occurrence:

- les secteurs visés: Il est inacceptables que le secteur des services soit classé à l'avant dernière position avec seulement 4% des crédits accordés alors que c'est le premier contributeur au PIB du pays. De plus, c'est le secteur qui dégage la plus grande valeur ajoutée ce qui signifie une plus grande capacité à rembourser les crédits obtenus.

- Les ressources très limitées de l'association qui se trouve à la merci de la BTS avec seulement 1 million de dinars de fonds pour plus de 31.000 crédits. La solution serait de s'adresser à d'autres bailleurs beaucoup plus "généreux" que la BTS à l'image de l'agence française de développement (AFD) ou la délégation de l'union européenne en Tunisie. Une telle démarche permettra à l'association de tripler ou quadrupler ses fonds en l'espace d'une seule année.

- Rien ne sert de donner des tout petits crédits à beaucoup de gens car les bénéficiaires ne pourront presque rien faire avec seulement mille ou 2 mille dinars et finiront par avoir des difficultés de remboursement (le taux de recouvrement de l'association est de 89% si je ne m'abuse). Mieux vaut accorder des crédits de 5 mille dinars à un nombre plus limité de bénéficiaires afin d'avoir un impact plus important.

- Je rappelle que chez ENDA (une institution de micro-finance exerçant en Tunisie) le taux des créances irrécouvrables pour 2009 a été de 0,28%. Le taux des créances douteuses avec une échéance supérieure à 30 jours est de seulement 0,89% alors qu'il est de 0,73% pour les échéances supérieurs à 90 jours.

- ENDA obtient la plupart de ses fonds de l'état et de bailleurs de fonds internationaux (surtout la banque mondiale). Au 31 décembre 2009, son total actif s'élève à plus de 45 millions de dinars (45 fois l'association 7 novembre) et a donné des crédits pour plus de 41 millions de dinars .

Juste pour dire qu'on peut résoudre bon nombre de nos soucis avec une bonne gestion. L'argent est un faux problème. D'ailleurs, il y a plein d'organismes qui acceptent de financer des ONG comme l'association 7 novembre mais encore faut-il que ses responsables fassent le premier pas dans ce sens.

Sinon, je tenais à saluer l'effort de transparence des responsables de cette association avec un rapport financier et comptable détaillé et avalisé par un expert comptable. Ca c'est un très bon pas vers une bonne gouvernance. Bon travail et bonne continuation à tout le monde .

C'est vrai que le secteur des services n'a pas eu une part importante en matière d'octroi de crédits, mais cela ne résume en aucun cas la politique d'octroi de crédit de l'association car l'opération d'octroi de crédits est soumise à la loi de l'offre et de la demande, en quelques sortes en tant que comité de crédit on ne planifie pas à l'avance la part du secteur des services mais on répond simplement à la demande des gens ayant besoin d'un crédit pour faire un projet de service. Reste que les crédits liés à l'amélioration du niveau de vie sont plafonnés et ne peuvent avoir une part importante au dépend des autres secteurs...

L'Association 7 novembre pour le développement devrait changer de nom rapidement, se délester des anciennes figures du RCD et se restructurer pour davantage d’efficience.