Des chercheurs de l'Université de Neuchâtel et de l'Institut Max Planck (MPI) pour l'écologie chimique à Iéna (Allemagne) ont restauré une propriété surprenante du maïs sauvage : lorsque ses racines sont attaquées par un insecte, la plante émet un signal olfactif qui attire ses prédateurs. Sur le continent américain, les productions de maïs sont ravagées par des larves de coléoptères, Diabrotica virgifera, qui attaquent les racines des plantes. Importé en Europe via les aéroports, il y a déjà causé quelques méfaits.
Les chercheurs ont analysé les mécanismes d'autodéfense du maïs. Ils ont identifié la molécule odorante émise par les plantes lorsqu'elles sont attaquées, le E-ß-caryophyllène (E-ß-C). Elles le diffusent non seulement par voie aérienne lorsque l'insecte détériore les feuilles, mais aussi par voie souterraine lorsqu'il s'en prend aux racines. Ce signal attire des vers, les nématodes, qui tuent les larves.
Les chercheurs ont aussi mis en évidence que, à la suite du processus traditionnel de sélection végétale, les variétés américaines de maïs ne sont plus capables de produire la molécule E-ß-C. En insérant un gène d'origan contrôlant l'émission de l' E-ß-C, les chercheurs ont réussi à rétablir chez cette variété la capacité à la diffuser pour se protéger.
L'efficacité de cette technique a été testée. Les champs de maïs génétiquement modifié sont aussi peu attaqués par les larves que les champs protégés par des pesticides.
Cette étude a été réalisée dans le cadre du Pôle de recherche national (PRN) Survie des plantes.
source : BE Suisse numéro 22 (18/09/2009) -