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L'art de glander
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Hier à 23:32
S’asseoir dans un café est une des principales activités à Kairouan toutes tranches d’ages confondues. Il y en a des sauces de toutes les couleurs. Un melting-pot de tous les hameaux de Kairouan.

Pour commencer il y a les chômeurs qui y élisent pratiquement domicile et rêvent de quitter le pays pour rejoindre l’autre rive de la Méditerranée en quête d’un idéal social, qui est au demeurant utopique Viennent ensuite les retraités qui se partagent de vieux souvenirs, les mouchards professionnels et amateurs qui sont à l’affût de la moindre info ou intox du jour, les délateurs « kaffafa » qui guettent le couffin et l’assiette de leurs voisins ou collègues, les bureaucrates qui désertent leurs bureaux par vagues successives pour descendre sous la table, des étudiants et même des jeunes lycéens qui fument leurs premières cigarettes à l’ombre de l’école buissonnière et enfin les mabouls qui s’ignorent ou feignent s’ignorer.

Toutes les couches de la société sont concernées. Les uns si détendues qu’ils auraient pu être un modèle pour peintre ou photographe Les « durs » fument en groupe le narguilé « chicha ». D’autres préfèrent cogiter sur le déclin de la civilisation arabo-musulmane. A moins qu’ils ne se réveillent un jour de providence pour gagner au promosports Aux Etats-Unis les émigrants y vont pour s’enrichir soit par le capital, le travail ou la chance. A Kairouan il faut ajouter la grande débrouille « tbasniz, tsamsir »…

Les sujets de discussion sont tout le temps traités en boucle (Irak, Iran, la Jsk, la propreté de la ville, les nouveaux riches vendeurs de « roubafikia » (de l’Italien roba vecchia) et consorts « taktii wa tariiche » (couper et déplumer…) et puis les rumeurs surtout les rumeurs "ham kalou".

Pour le moment pas de femmes attablées à la terrasse d’un café à kairouan. Mais çà viendra. Les temps ont bien changé les mœurs aussi à l’instar de Sousse, Hammamet ou Tunis. . On dit que le café et le thé sont bons pour la mémoire des femmes ...

Vous n’en trouvez aucun café équipé de WI-FI (accès sans fil à l’Internet) ni même d’ordinateurs portables ramenés par les clients. En attendant il y a le téléphone arabe(1) qui a encore de beaux jours devant lui. Le prix du café est le moins cher du monde (220 millimes = en dollars çà équivaut à 17cents incroyable mais vrai). Il faudrait inventer un nouveau créneau en matière de tourisme "le café de masse». Les gens seraient plus heureux et détendus que sur les plages !

Beaucoup de "café-chicha" ont fleuri dans tous les coins et recoins de la ville en avalant les trottoirs, les bouffant littéralement. Entre un café et un café il y a un café. Leur nombre voisine les 130. C’est l’overdose. Les chaises des cafés sont alignées en rang d’oignons, tournées vers la rue au grand bonheur des voyeurs qui se rincent les yeux au passage de jolies femmes qui ne semblent pas gênées de mousser certaines sensibilités.

S’asseoir dans un café c’est ce que font les kairouanais au lieu de travailler, de faire du sport ou exercer une activité culturelle...

L’art de glander ou de ne rien faire, une spécialité que personne ne fait mieux que les kairouanais. Moi-même je suis tenté par moments

Med Rebai

(1)Le téléphone arabe est devenu un jeu de société. Cela consiste à se transmettre rapidement une phrase de bouche à oreille entre les joueurs un par un
Le record du monde du plus grand téléphone arabe a été réalisé par l'artiste américain Mac King le 6 janvier 2004 au Harrah's Las Vegas Casino et a impliqué 614 personnes.

Abderrahman Bacha a écrit
à 08:09
Je trouve qu'il y a dans cet article beaucoup de signes de civilisation et de développement : 1- S'il y a entre un café et un café un autre café, c'est que les cafés sont rentables.ça veut dire que les gens trouvent le moyen de se payer au moins deux cafés par jour, alors que dans d'autres pays, ce n'est pas le cas, puisque les gens sont debout sous un mur2-Ensuite les cafés ça crée de l'emploi.3-, y'a pas mieux que le téléphone Arabe pourdiffuser l'information : ça contribue à l'économie d'énergie et de papier par rapport au système classique, et épargne l'environnement 4- Vue la multiplicité des cafés, chacun va au café qui se trouve juste à proximité de chez lui, et ne prend ni sa voiture, s'il en a une, ni les transports en public: il contribue ainsi à l'air propre de laville, en limitant le taux de CO2 émis par les bus et les voitures 5- En ne cherchant pas à travailler, les adeptes des cafés augmentent l'offre en matière de "demandeurs d'emploi" qui dépasse de la sorte les propositions d'emploi: Lorsque l'offre dépasse la demande, ça ait baisser les prix, c'est connu. les salaires baissent ainsi, et cela rend nos entreprises compétitives,développe nos exportations, et contribue à l'amélioration de notre balance commerciale et l'accroissement de nos revenus en devises.

Nader Zaghouani a écrit
à 08:50
Le temps est précieux,ne le gâchez pas! un jour on va regretter toutes ces heures perdues sur les terrasses des cafés mais ça sera trop tard!
Cet article m'a fait mal au cœur,toutefois c'est une réalité.
قال النبي صلى الله عليه وسلم نعمتان مغبون فيهما كثير من الناس الصحة والفراغ قال عباس العنبري حدثنا صفوان بن عيسى عن عبد الله بن سعيد بن أبي هند عن أبيه سمعت ابن عباس عن النبي صلى الله عليه وسلم مثله رواه البخاري

Raoudha Kammoun a écrit
à 08:51
Le brasseur néerlandais Heineken a inauguré le 28 octobre sa première brasserie en Tunisie. Son arrivée sonne la fin d’une situation de monopole pour la Société frigorifique et brasserie de Tunis (SFBT) détenue à hauteur de 49% par le groupe français Castel.
« La nouvelle brasserie aura une capacité de production initiale de 200 000 hectolitres par an. »
Fin de monopole pour Castel
L’implantation de Heineken en Tunisie ne fait pas que des heureux. D’autant plus qu’elle va casser le monopole de la SFBT, fruit d’une joint-venture entre l’homme d’affaires tunisien Hammadi Bousbi et le groupe Castel. Cette société, qui commercialise ses propres marques (Celtia et Stella) ainsi que les étrangères Lowenbrau et 33, avait échoué en 2004 à obtenir un contrat de concession pour la fabrication des marques détenues par Heineken dans son usine de Tunis. « Heineken est sans doute un concurrent très dangereux. Mais nous comptons sur une expertise vieille de plus de 50 ans pour préserver nos parts de marché », s’inquiète un directeur à la SFBT.
Avec une production de 119,8 millions d’hectolitres et un chiffre d’affaires de 12,56 milliards d’euros en 2007, Heineken dispose de 115 brasseries implantées dans 66 pays et produisant une dizaine de marques de bière dont Amstel, Tiger, Zywiec, Birra, Moretti et Heineken. Commercialisée dans plus de 170 pays, la marque portant le nom du fondateur du groupe reste toutefois la plus célèbre.
Le marché tunisien de la bière est en pleine expansion. Il est estimé actuellement à 1,1 million d’hectolitres, contre 950 000 hectolitres au Maroc et 850 000 hectolitres en Algérie. Le Tunisien consomme en moyenne 10 litres par an , soit le plus important niveau de consommation après la Turquie dans la région Afrique–Moyen-Orient.

(Source: "Les Afriques" (le journal de finance africaine) le 16 novembre 2008)

Salima Oulmane a écrit
à 09:35
Désolée de le dire; mais il n'ya pas qu'à Kairouan que les gens perdent leur temps sur une chaise à siroter un café qui n'en finit pas ...

Raoudha Kammoun a écrit
à 10:12
Situé à 30 Kms de Sfax, sur la route du Sahel, le bourg de Jebeniana constitue l’exemple type du développement anarchique, du règne de la corruption et de la violence, de l’absentéisme des habitants, du vide culturel, de l’absence d’infrastructures indispensables et de l’indifférence des responsables locaux à l’égard des conditions de vie de la population.
les routes reliant Jebeniana demeurent désuètes, étroites et cabossées .
Lorsqu’il pleut à Jebeniana, c’est la panique générale car, manque de canalisations et d’égouts, l’eau stagne à plusieurs endroits en charriant de la boue et la circulation devient encore plus chaotique. Pour parer au plus pressé, la municipalité pompe cette eau dans une citerne tirée par un tracteur, comme dans les années 60 !Bondés à longueur d’année, les cafés de Jebeniana expriment un fantastique baromètre pour le chômage qui touche la région. Beaucoup de jeunes y passent toute leur journée tandis que de nombreuses filles travaillent dans le secteur de la confection de vêtements pour nourrir plusieurs familles. Ouvriers, inactifs et intellectuels, tous consacrent des heures entières à taper le carton, refaire le monde, donner les solutions pour la guerre en Irak et la résistance en Palestine, raconter les dernières blagues concernant les clans au pouvoir et commenter les faits divers du village ainsi que les matchs de football.
Jebeniana manque totalement d’infrastructures et de lieux de distraction. La culture est totalement absente. C’est pourquoi un grand nombre de ses habitants se tournent vers l’alcool pour oublier un temps soit peu la médiocrité de leur vie, tandis que d’autres prennent le chemin de la mosquée pour faire semblant de donner un sens à leur existence.

Abderrahman Bacha a écrit
à 12:22
@Raoudha: ce que tu décris à Jbeniana rejoint beaucoup, à mon avis, un problème lié à l'aménagement du territoire, dont les données de base évoluent avec le temps: les villages, localités et bourgades se sont créés en vertu d'une activité économique de base , soit à l'origine , l'agriculure et l'élevage.Au delà d'une certaine taille, le niveau d'activité n'est plus à même de suffire.Les activités plus sophistiquées, principalement l'industrie n'ont pas toujours leur place, car la région n'offre pas d'avantages comparatifs en dehors de la main d'oeuvre, et bien au contraire, elles ont besoin de qualifications et de services connexes diversifiés qu'elles ne trouvent pas, et qui sont concentrés dans les grandes villes. tant est si bien que seules les petites villes proches des grandes sont susceptibles d'évoluer en tant que "villes satellites" des grandes, comme Grombalia ou Soliman. Les entreprises exportatrices qui emploient les filles dans leurs usines en injectant descentaines de salaires mensuellement contribuent à stabiliser le coin, et à atténuer le phénomène d'exode dépeuplant les campagnes, phénomène qu'onobserve partout dans le monde.Aujourd'hui, les agglomérations de très petite taille,si elles sont éloignées ne sont plus viables, comme d'ailleurs les trop grandes métropoles si elles arrivent à l'asphyxie en grandissant trop vite.

Nizar Ghozia a écrit
à 16:59

Ben ce que tu décris dans ton article, Si Mohamed, semble être vrai pour toutes les villes arabes (Sfax, Tunis, Le caire, Casablanca, Damas,...) et même, pour quelques villes de civilisation musulmane (Istanbul, Tabriz en Iran, Tachkent,...)
Réellement, je suis un kairouanais d'origine et je sais que tout ce que t'as ecrit est vrai, mais il faut bien préciser que le luxe de ne rien faire dans la vie sauf s'asseoir autour d'un café à fumer la chicha est devenu un mode de vie typiquement arabe.
Espérons que les arabes, en général, et les kairouanais, en particulier, se reveillent un jour de ce mal qui les rongent appelé "oisivité" et se tournent vers une vie active et sans "chicha"

Allani Abderraouf a écrit
à 18:54
je crois qu'il serai plus equitable de parler des causes qui ont fait que les kairouanais sont arriver a une situation pareille ! n'est ce pas ??

Zohra Mrad a écrit
à 19:36
Salut tous. Je pense que PARMI les causes qui nous laissent voir les cafés pleins d'hommes fumant la "Chicha", c'est qu'ils cèdent leurs responsabilités à la femme. C'est elle qui s'occupent de tout : des enfants, de la maison, des achats de tout.. Et elle travaille. Vous pensez que seuls les chômeurs restent au café !!!!! Vous vous trompez !

Abderrahman Bacha a écrit
à 19:48
@Zohra : tu as parfaitement raison sur la démission des hommes face à leurs responsabilités familiales, c'est un fléau en Tunisie, une vraie tare dans l'éducation-ou plutôt l'absence d'éducation- des hommes! ceci étant, M RebaÏ a bien dit que tout le monde va au café, pas seulement les chômeurs

Quand j'ete en Tunisie, j'avais des amis japonais travaillant au JICA, ils me disaientt: "what happens, why there is a lot of people in the coffeeshops".

And if I go to coffee with them, they usually take "Direct" ou cafe Chocolat et en 3mn ils disent , ok let's go.

Je me rappelle une fois , g appele l'un de ces japoanis pour un cafe, il m'a dit "what about next month??"

et c'etait pas une exception, ici au japon si je parle a quelqu'un pour prendre un cafe, il regarde son planing et plein de fois me disent, "what about next month??"

Au debut, c'etait dur pour moi de comprendre ca. Mais actuellement je me suis habitue et je plannifie> Une chose surprenante, ici on a des plans sur 6mois. donc je sais bien apres 6mois a kel jour et a kel heure j'aurai un meeting.

guizani a écrit:

Quand j'ete en Tunisie, j'avais des amis japonais travaillant au JICA, ils me disaientt: "what happens, why there is a lot of people in the coffeeshops".

Au moisn ont a depasse des japonais en KKchose

Citation :

Survey Says Facebook Feeds Narcissism [STUDY]




In a rather small survey conducted by a young psychologist, Facebook was shown to have some interesting correlations with self-esteem and narcissism in young adults.

In a survey of 100 college students, young people with narcissistic personality traits were shown to exhibit Facebook (Facebook) activity that was distinctly more self-promotional. These people had “About Me” sections that referred to their intelligence and photos that were more about displaying the user’s physical attractiveness than about capturing memories with friends...

Source & Suite