Une étude pour l'élaboration d'un projet de tourisme culturel intégré vient de démarrer à Kairouan, afin de contribuer à l'enrichissement du secteur touristique dans la région.
La réalisation de ce projet devra se poursuivre pendant cinq mois durant lesquels il sera procédé à l'identification des potentialités touristiques de la région, au recensement de son riche patrimoine historique et culturel et à l'élaboration d'un plan d'action pour l'exécution des projets prévus et mesurer leur efficience.
Un projet qui tombe à point nommé, à la veille de la concrétisation du programme « Kairouan capitale de la culture islamique pour 2009 ».
Le président Zine El Abidine Ben Ali avait dans son discours du 19eme anniversaire du changement,ordonné de commencer la préparation de ce programme, dans le cadre des ses orientations en faveur du renforcement du rayonnement culturel de la Tunisie.
Cette manifestation sera une occasion pour évoquer l'histoire de Kairouan en tant que première capitale islamique d'Ifriqiya et valoriser le legs de cette époque qui lui a value sa renommée mondiale. C'est sur son riche patrimoine islamique resté inépuisable, ses spécificités culturelles et la valeur de ses monuments historiques, que mise Kairouan pour réaliser son décollage en matière de tourisme.
Classée patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1988, la Médina de Kairouan renferme des monuments parmi les plus prestigieux dans le monde islamique, notamment la Mosquée Okba Ibn Nafaâ (appelée aussi La Grande Mosquée), reconnue par l'UNESCO comme monument majeur de l'islam et chef d'œuvre de l'architecture universelle.
Cet édifice a, en effet, inspiré plusieurs mosquées maghrébines de par la splendeur de ses motifs décoratifs. Il se distingue, également, par son minaret qui domine la ville du haut de ses 35m.
De nombreux autres monuments (une centaine recensée rien que dans la Médina) font la renommée de Kairouan dont le Mausolée d'Abi Zemaa El Balaoui, compagnon du Prophète Mohamed, le bassin des Aghlabides, le mausolée de Sidi Abid El Ghariani et la Mosquée des trois portes (ou mosquée Ibn Khayroun) restée intacte depuis le début du Ixe siècle, sans oublier le mausolée de l'Imam Sohnoun et le fameux puits (Bir) « Barrouta ». Ajouter à cette richesse patrimoniale, les souks, les ruelles et les maisons typiques de la Médina de Kairouan. Pourtant, ce site universel n'est exploité que dans le commerce des produits artisanaux, alors que le tourisme de séjour (hôtels, restaurants, cafés) n'y est que très peu développé.
Kairouan est, aussi, la capitale du tapis. De multiples pécialités artisanales y sont, également, développées, dont le travail du cuivre, la tannerie et le tissage.
Volet culturel, la ville de Kairouan souffre du manque d'espaces de loisirs et d'animation, à l'exception du Centre d'animation culturelle « la Maison de Kairouan » (Dar El Kairaouane), aménagée par un privé dans une maison typiquement kairouanaise, qui offre l'opportunité de mieux connaître les sites et monuments de la ville et son histoire à travers les moyens d'information moderne et dans une dizaine de langues.
Quant au Musée national des arts islamiques à Raqqada qui renferme des vestiges archéologiques et des manuscrits d'une valeur inestimable, constitue le témoin de l'histoire glorieuse de cette ville. Pourtant, il souffre, également, d'un manque d'affluence des visiteurs malgré son éminent rôle dans la promotion de l'identité arabo-islamique. Ce manque d'engouement serait attribué à son éloignement du reste des sites religieux et archéologiques.
Il est à noter que le gouvernorat de Kairouan a bénéficié d'un grand intérêt qui en a fait un pôle actif de développement et contribué à réhabiliter sa place comme première capitale de l'islam dans la région du Maghreb arabe.
Le chiffre global des investissements consacrés à ce gouvernorat, durant les deux dernières décennies, est de l'ordre de 2647 millions de dinars, alloués aux diverses activités économiques, à l'infrastructure et aux équipements collectifs. Les professionnels du tourisme espèrent que le gouvernorat de Kairouan verra durant la prochaine période la naissance de projets touristiques intégrés reflétant la valeur du patrimoine naturel et culturel de la région et permettant d'y diversifier l'offre touristique.
En dépit de la richesse de son produit touristique, Kairouan demeure un point de transit entre le nord, le littoral et le sud du pays pour les touristes dont le séjour dépasse rarement la demi-journée.
D'après les statistiques du commissariat régional du tourisme, la région a enregistré 75196 nuitées dans les hôtels de Kairouan, en 2007. Jusqu'à fin mai 2008, on en recense 36152. Le secteur est, en effet, tributaire de la création de nouveaux projets pour se hisser du tourisme de transit au tourisme de séjour à la faveur des encouragements et incitations mises en places par l'Etat pour promouvoir le secteur.
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