VI- L’EMPLOI
A Kairouan, Le secteur des industries manufacturières générant près de 7.000 emplois n’accapare que 5% de la population active du gouvernorat évaluée à 155.900 (2004)
Suivant le même recensement de 2004, 30% de la population active de la région travaille dans l’agriculture, 10% dans l’industrie manufacturière, 21% dans le secteur de la construction et des travaux publics, 11% dans le commerce et seulement 28% dans les services contre 49% pour tout le pays. Notez la forte proportion des actifs qui travaillent dans l’administration 17% (inclus dans les services) presque 2 bureaucrates sur 5 actifs alors que la région n’en compte qu’un médecin sur 900 actifs !!
Nombreux sont les jeunes qui s’adonnent à des activités précaires et peu rémunératrices (journaliers, manœuvres, petit-marchands, etc…)
Bien que le micro crédit de type social et solidaire et non commercial profite peu à une minorité de chômeurs car ils ont la capacité entreprenariale, nombreux qui échouent ou à la limite améliorent simplement par cet outil le budget familial .
Face à cette acuité d’emploi dont souffre la population de la ville. Cette dernière n’a pu acquérir de façon spontanée un dynamisme économique interne générateur d’activités stables et rémunératrices
Aux dernières statistiques de l’INS (2004) le nombre de chômeurs au gouvernorat de Kairouan a été de 21.902 dont 1.254 ont un niveau d’instruction supérieur. Il faut s’attendre en 2006 à des chiffres encore plus importants.
Dans les années à venir, cette précarité de l’emploi risque de s’aggraver sous l’impact de trois facteurs :
-l’arrivée de nouveaux migrants qui continuent à affluer temporairement vers les quartiers périphériques de la ville. Kairouan a acquis depuis un certain nombre d’années le statut d’une ville tampon entre les flux migratoires provenant des zones rurales et les villes côtières situées à l’Est du pays. De ce fait Kairouan reste soumise à une pression démographique de plus en plus pesante.
-le retour définitif d’un certain nombre d’émigrants suite au rétrécissement des possibilités d’emploi en Europe
-l’arrivée sur le marché de l’emploi de jeunes générations diplômées de l’enseignement supérieur (50.000/an dans tout le pays)
L'exposition au chômage des diplômés de l’enseignement supérieur est particulièrement préoccupante non seulement en Tunisie mais partout au monde. Rien qu’en France plus de 4 diplômés de l’enseignement supérieur sur 10 ont connu le chômage,
Parallèlement au dispositif de formation ouverte et à distance aux demandeurs d'emploi, il serait intéressant de préconiser, dans le cadre des mesures de libération des capitaux à l’étranger annoncées au dernier congrès de l’UTICA par M. le Président de la République, d’encourager les jeunes diplômés à s’implanter en Chine (la fabrique du monde) et aux Etats-Unis (le plus grand consommateur du monde) en commençant par un petit bureau de liaison ensuite par l’externalisation d’entreprises tunisiennes. Il faudrait, alors, les former dans deux langues phares le Chinois et l’Anglais. Non seulement des Européens l'ont fait avant nous mais des arabes aussi (Libanais, Syriens et Yéménites..) Il faut bien secouer par des idées novatrices et pragmatiques.
Ainsi, la nouvelle culture de l’entreprise moderne se résume, à notre sens, en 3 mots clefs le Chinois, l’Anglais et les NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication).
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